Certaines des plus grandes avancées technologiques civiles ont souvent été tirées du domaine de la Défense et de la Sécurité. Prenons comme exemple le premier ordinateur au monde.
Développé par l’armée américaine durant la seconde guerre mondiale, le Electronic Numerical Integrator and Computer (plus simplement ENIAC) pesait près de 30 tonnes et effectuait de “simples” calculs balistiques. Aujourd’hui, les évolutions plus puissantes — et plus légères — d’ENIAC nous accompagnent au quotidien dans nos tâches personnelles et professionnelles. Des exemples comme celui-ci existent par dizaines, du GPS à la pénicilline en passant par Internet. La recherche militaire a longtemps constitué un excellent tremplin pour l’innovation, car les ressources investies peuvent être considérables.
S’il est vital que l’innovation inspire l’ensemble de la communauté de Défense, il n’en demeure pas moins que c’est un processus compliqué souvent considéré comme un mécanisme de temps de paix.
À l’inverse de la création d’ENIAC — ou un problème identifié nécessite une solution immédiate, rendant ici l’innovation “forcée” — les avancées technologiques contemporaines reposent sur une approche conceptualisée de ce que pourraient être les problématiques futures de la Défense, pour une innovation “anticipative”.
Quoi de mieux dès lors pour le développement de nouvelles capacités qu’un écosystème technologique florissant, à l’image de la French Tech?
De ce fait, la tendance du militaire vers le civil s’inverse : de plus en plus de technologies développées dans le civil sont utilisées pour des usages de Défense et de Sécurité.
Nous pouvons à titre d’exemple mentionner CATIA, un logiciel créé par Dassault Aviation, qui est leader mondial dans la conception de projets divers. Ce logiciel permet la création d’objets 3D, et peut être utilisé dans différents domaines comme la conception automobile ou le design d’aéronefs.
L’armée française utilise déjà ce logiciel, ainsi que beaucoup d’autres produits dérivés du secteur civil comme des systèmes de reconnaissance avancée ou des algorithmes de prédictions.
Le phénomène de digitalisation des espaces est plus que jamais une notion d’actualité pour définir l’ère de l’ultra-connecté.
Ces mondes ultra-connectés— ou métavers — s’imposent comme les espaces idéaux pour l’expansion du virtuel, où les interactions — réelles ou virtuelles — entre utilisateurs seront bientôt presque impossible à différencier.
Le milieu de la Défense et de la Sécurité ne fait pas exception à la règle : le besoin de digitalisation est très fort tant pour les outils de planification d’opérations que pour le matériel à déployer lors de leurs exécutions.
Cette évolution sera accompagnée par le développement de logiciels informatiques comme CATIA, l’apparition d’outils digitaux de réalité augmentée, mais aussi de supports connectés pour l’affichage de ces données.
On peut notamment penser à la Numérisation de l’Espace de Bataille (NEB) — déclinaison du Network Centric Warfare (NCW) — une manière de conduire des opérations militaires testée par l’armée de terre Française qui consiste à créer un “Internet du champ de bataille” reliant tous les opérateurs d’une force, de l’état-major aux engins et sections.
Nano-robots automatisés, intelligences artificielles ultra-connectées… Nous avons été habitués à voir des technologies plus ou moins réalistes dans des vidéos de présentation militaires, ou dans certains films de science-fiction, avec une constante commune : la disparition progressive du facteur humain des problématiques de Défense.
Avec le développement de technologies connectées favorables à la digitalisation des espaces, tout porte à croire que le futur de la Défense sera entièrement numérisée et automatisée.
Toutefois, si l’apparition des métavers, le développement de la robotique et des intelligences artificielles pose en effet de nouvelles problématiques, les innovations à venir seront, quant à elles, orientées autour d’un hardware interactif favorisant une collaboration hybride homme / machine.
Pour creuser le sujet, h’hésitez pas à consulter l’article de Cairn.info sur les enjeux du changement militaire liés à l’innovation dans les armées
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